Mignonne, allons voir si la rose...

Fermez les yeux, respirez calmement,
Reconnaissez-vous ce si doux parfum?
Ce parfum à la fois si surprenant,
Mais si familier que ça en devient
Envoutant; on voudrait s'en approcher,
Découvrir de cette rose, sa beauté...

Mignonne, allons voir si la rose est belle...

Je peux être de toutes les couleurs,
Selon vos codes ou selon mes humeurs,
Je me préfère blanche, mais je deviens noire
Lorsque vous venez de m'apercevoir
Dans l'obscurité de ces ronces folles
Me protégeant d'être élevée du sol.

Mignonne, allons voir si la rose est sauvage...

Apeurée d'entendre à pas feutrés
Vous approcher et briser mes défenses,
Je m'affaiblis, et je perds cette confiance
Si petite que j'avais laissé entrer
En moi; alors je métiole doucement
Laissant mes larmes se joindre à mon sang.

Mignonne, allons voir si la rose est secrète...

Considérez-moi comme cette fleur,
Et vous n'en sentirez que les épines.
Je vous aurai prévenu avant l'heure;
Vous le regretterez, je suis maudite.
S'il vous plait, ne me cueillez jamais
Car c'est vous qui aurez le coeur blessé.

               Mignonne, pourquoi pleures-tu? -- Je meurs car j'ai cueilli cette rose...

Volcan, montagne façonnée de reliefs terrestres,
Je te ressemble...
Tu n'es jamais totalement éteint,
Tu ne te réveilles que partiellement,
Tu sommeilles...
En attendant le moment d'exploser,
La pression monte, monte, monte...
Ca bout à l'interieur, ton coeur bat la chamade,
Se contenant le plus longtemps possible.
Je te ressemble...
Puis, des tremblements approchent, s'intensifient,
Les fumées annoncent ce qui va se passer...
A ce moment, nous ne controlons plus rien,
Il faut nous laisser du temps pour nous calmer,
Et attendre la prochaine... explosion!

   "Ce qu'il y a de bon dans les départs, ils commencent le retour."
                      Chéné (extrait de Peur et Amour)

J'aurais dû savoir du début qui j'étais
J'aurais dû croire ce qu'on me disait.
J'aurais dû voir ce que serait mon chemin.
J'aurais dû prévoir tendre la main.

Je ne suis pas comme les autres
Je vis dans un entre-deux mondes
Je suis entrée dans la ronde
Pour en devenir votre hôte.

Quand approche la nuit des Temps,
C'est le temps d'une Nuit
Que je survole vos récits
Transformant vos larmes en diamants.

Vous laissant encore croire
Aux 1001 rêves des 1001 nuits.
Croyez pas savoir qui je suis.
Juste une voie qui vous guide dans le noir.

Suivez votre propre chemin
Quand vous aurez aperçu une main
Vers vous, tendue
Pour vous, retenue...

Le long de la plage, j'avance, pensive.
Dans la pénombre s'égarent mes mots;
Dans la mer, ils partent à la dérive,
Se laissant bercer par les flots.

C'est comme si une bouteille à la mer
Que j'aurai décapsulée à l'heure
Où les marins terminent leurs dernières,
S'ennivrerait jusqu'en profondeur.

En réponse, j'entends la mer pleurer:
Elle n'a cessé de boire mes paroles.
Mes mots abreuvés se sont noyés.
Sous mes pieds, je sens s'ouvrir le sol.

Je n'arrive plus à avancer,
Soulée par la mélodie du vent,
Je finis par être désorientée,
Je vascille, dans le sable mouvant...